Un programme entre grandeur baroque et liberté créatrice
Festival de Bayreuth Baroque, Margravial Opera House, vendredi 5 septembre 2025 à 19h30
Carlo Vistoli, contre-ténor
Cappella Mediterranea
Leonardo García-Alarcón, direction & clavecin
PROGRAMME :
Francesco Cavalli (1602–1676) :
“Ohimè, che miro – Misero Apollo” Lamento of Apollo from Gli amori di Apollo e Dafne
“Ombra mai fu” Aria of Xerse from Il Xerse
“Uscitemi dal cor, lacrime amare” Lamento of Idraspe from Erismena
„Delizie, contenti“ Aria of Giasone from Il Giasone
“Erme e solinghe cime – Lucidissima face” Aria of Endimione from La Calisto
Antonio Cesti (1623–1669) :
“Qual profondo letargo – Care note amorose – Fissa il chiodo, o Fortuna” Aria of Alidoro from L’Orontea
Claudio Monteverdi (1567–1643) :
“E pur io torno”Aria of Ottone from L’incoronazione di Poppea
“I miei subiti sdegni” Aria of Ottone from L’incoronazione di Poppea
Alessandro Stradella (1643–1682) :
“Oh, quanti soli – Oblio, che lento e tacito – Su, dunque, fuggite ”Aria of Nino from Il Trespolo tutore
“Tarapà, tarapà, tarapà – Fa’ la nanna, Nino mio – Venghino in questo circolo” Nino’s Mad Scene from Il Trespolo tutore
Paradiso
La musique du XVIIᵉ siècle, celle de Monteverdi ou de Cavalli, avec ses nombreux récitatifs secs, peut parfois sembler austère, voire susciter l’ennui. Mais elle recèle aussi des instants de pure magie qui donnent l’impression de frôler le paradis. Entre les mains des artistes de la Cappella Mediterranea, dirigés par Leonardo García Alarcón, ce répertoire s’est aussitôt orienté vers la lumière grâce à la toute première pièce du programme : le Lamento d’Apollo. Un moment absolument envoûtant par sa force poétique et sa délicatesse. Afin d’éviter toute monotonie, García Alarcón a choisi d’enrichir l’orchestration de chacune des œuvres : ici une flûte, là une harpe, ailleurs quelques percussions, venant colorer des partitions d’origine plus « minimalistes ». Les puristes crieront à la trahison ; d’autres rappelleront qu’au XVIIᵉ siècle, l’improvisation et l’ornementation faisaient partie intégrante de l’art musical. Un débat aussi ancien qu’inépuisable.
Pour que ces pages prennent vie, il fallait un interprète d’exception : le contre-ténor Carlo Vistoli, sans doute le meilleur de sa génération. Sa voix chaude, pleine, virile, transcende sa tessiture et lui confère une stature d’artiste hors norme. Avec des entrées originales — surgissant au bord des premiers rangs ou chantant depuis le balcon — Vistoli théâtralise ses airs, insufflant aux mille affects de ses personnages une intensité dramatique rare. Il excelle dans cet art de la déclamation propre au Seicento, où la musique glisse sans cesse entre récitatif, accompagnato et arioso. Tout paraît naturel, tout respire la finesse.
On reste fasciné par sa manière de faire swinguer un air de Cavalli comme « Ombra mai fu », de rendre poignante la plainte de « Uscitemi dal cor, lacrime amare », d’offrir des contrastes saisissants dans le triptyque de Stradella « Oh, quanti soli – Oblio, che lento e tacito – Su, dunque, fuggite », entre larmes et rires débridés, ou encore de donner une vigueur héroïque à l’air martial « Tarapà, tarapà, tarapà » qui conclut le récital dans un éclat tonitruant.
Carlo Vistoli sait surprendre, émouvoir, captiver. Il transforme ce répertoire parfois jugé difficile en une expérience passionnante, grâce à un faisceau de qualités rares : ampleur de la voix, souffle inépuisable, puissance expressive, sensibilité et virilité à la fois, clarté de diction, autorité naturelle. Un artiste à suivre de près, tant il semble promis à marquer durablement l’univers baroque.
Ruggero Meli
Festival de Bayreuth Baroque, Schlosskirche, samedi 6 septembre 2025 à 14h
Rémy Brès-Feuillet, contre-ténor
I Porporini
Gerd Amelung, direction & clavecin
PROGRAMME :
THE TRAGEDY OF EDMOND DANTÈS
George Frideric Handel (1685–1759) : „Alma mia“ Floridante’s aria from Floridante HWV 14
Alessandro Scarlatti (1660–1725) : „Il mio cor constante e fido“ Adalgiso’s aria from Carlo, Re d’Alemagna
George Frideric Handel : „Senti, bell’idol mio“ Claudio’s aria from Lucio Cornelio Silla HWV 10
Giovanni Battista Somis (1686–1763) : Sonata D minor op. 2/1 Adagio – Allegro – Vivace
MONTE CHRISTO – THE AVENGING ANGEL
Francesco Gasparini (1661–1727) : „Quand’io torni“ Ambleto’s aria from Ambleto
Antonio Caldara (1670–1736) : „Da quel strale che stilla veleno“ Amor Celeste’s aria from Maddalena ai piedi di Cristo
Alessandro Scarlatti : „Dormi, o fulmine di guerra“ Nutrice’s aria from La Giuditta
Antonio Vivaldi (1678–1741) : Sonata da camera C minor RV 83 Allegro – Largo – Allegro
THE END OF INJUSTICE – WAITING AND HOPING
Nicola Antonio Porpora (1686–1768) : „Scuote la chioma d’oro“ Deianira’s aria from Deianira, Iole, Ercole
Alessandro Scarlatti : „Stelle, se il vostro lume“ Eupatore’s aria from Mitridate Eupatore
George Frideric Handel : „Sono i colpi della sorte“ Unulfo’s aria from Rodelinda HWV 19
Antonio Caldara : „Libertà cara e gradita“ Gioseffo’s aria from Gioseffo ch’interpreta i sogni
Alessandro Scarlatti : „Vorresti col tuo pianto“ Gualterio’s aria from La Griselda
Edmond Dantès au miroir du baroque
Edmond Dantès, ce Monte-Cristo aventurier, malmené par la vie, jalousé et vilipendé, figure d’une grandeur tragique qui aurait pu le conduire à sa perte. C’est ce personnage que l’ensemble I Porporini et le contre-ténor marseillais Rémy Brès-Feuillet ont choisi de mettre en lumière. La cité phocéenne sert ici de point de départ à une aventure musicale qui transpose un héros du XIXe siècle dans l’univers sonore du XVIIIe. Un choix a priori surprenant, tant le décalage paraît grand entre l’univers de Dumas et les compositeurs convoqués – Haendel, Scarlatti, Porpora. Mais l’idée n’était pas de restituer une fidélité historique : il s’agissait de donner chair aux tourments du héros à travers un parcours musical qui va de la douleur à la vengeance, de la nuit de la tragédie jusqu’à l’attente de la lumière et de l’espérance. Ce florilège d’airs baroques a trouvé en Rémy Brès-Feuillet un interprète d’une intensité rare. Le jeune contre-ténor, en pleine ascension, séduit par la profondeur de son timbre de contralto, velouté mais ferme, capable de tendre délicatesse comme de véhémence dramatique. Son Dantès devient tour à tour sensible et farouche, tendre et implacable.
On retiendra surtout l’émotion suscitée par deux airs de Scarlatti : l’irrésistible air du sommeil « Dormi, o fulmine di guerra », empreint de douceur, et plus encore l’éblouissant « Stelle, se il vostro lume », véritable révélation de ce récital en matinée. Mais c’est dans les airs de vengeance que le chanteur s’impose avec le plus d’évidence. Sa diction limpide, alliée à la noirceur de son timbre, déploie toute sa puissance expressive dans « Scuote la chioma d’oro » de Porpora ou dans l’incandescent « Vorresti col tuo pianto » d’Alessandro Scarlatti, emporté par une intensité dramatique impressionnante.
Quelques failles, toutefois : dans « Sono i colpi della sorte » de Rodelinda de Haendel, pris à un tempo trop effréné, le souffle se brise et les vocalises perdent de leur continuité. Un passage moins abouti dans un ensemble globalement magistral. Les trois instrumentistes de I Porporini soutenaient le chanteur avec ardeur. Si le violon, parfois acide et hésitant dans la justesse, n’a pas toujours convaincu, l’accompagnement n’en a pas moins donné corps et relief à ce voyage musical. Le public nombreux, rassemblé dans l’église du château de Bayreuth, a réservé un accueil chaleureux à ce concert singulier, où l’ombre d’Edmond Dantès se confondait avec l’éclat des passions baroques.
Ruggero Meli
Festival de Bayreuth Baroque, Margravial Opera House, samedi 6 septembre 2025 à 18h
Francesco Cavalli : POMPEO MAGNO, dramma per musica en trois actes sur un livret de Nicolò Minato.
Nouvelle production. En italien avec sous-titres allemands et anglais. Entractes après le 1er et le deuxième acte. Fin vers 22h.
Max Emanuel Cencic, Pompeo Magno
Mariana Flores, Issicratea
Valerio Contaldo, Mitridate
Alois Mühlbacher, Amore / Farnace
Nicolò Balducci, Sesto
Sophie Junker Giulia
Victor Sicard, Cesare
Nicholas Scott, Claudio
Valer Sabadus, Scipione Servilio
Jorge Navarro Colorado, Crasso
Dominique Visse, Delfo
Kacper Szelążek, Arpalia
Marcel Beekman, Atrea
Pierre Lenoir, Primo Prencipe / Genius
Angelo Kidoniefs, Secondo Prencipe
Ioannis Filias, Terzo Prencipe
Christos Christodoulou, Quarto Prencipe
Acteurs : Jona Bergander, Sandra Maria German, Alina Grummt, Ramazan Kirca, Tanja Kuno, Mick Morris Mehnert, Valerij Radmacher, Sascha Schicht, Isabella Wolters
Cappella Mediterranea
Leonardo García-Alarcón, directeur musical et clavecin
Max Emanuel Cencic, mise en scène
Helmut Stürmer, décors
Corina Gramosteanu, costumes
Léo Petrequin, lumières
Max Emanuel Cencic, Fabián Schofrin, dramaturgie
Constantina Psoma, assistant à la mise en scène
Chiara d’Anna, coach
Noblesse et trivialité en miroir
Créé à Venise en 1666, l’opéra Pompeo Magno de Cavalli raconte les victoires de Pompée, confronté aux complots de Mitridate – que l’on croyait mort – et aux intrigues amoureuses autour de sa captive Issicratea et de Giulia, fille de César. Après malentendus et faux aveux, la vérité éclate : Pompée choisit la clémence et unit Giulia à lui-même, tandis que des scènes comiques et grotesques ponctuent le drame.
La Commedia dell'arte ou l'art du grotesque
Une profusion de personnages hauts en couleurs envahit la scène : figures difformes ou outrancières, visages couverts de pustules, nez crochus, nains, sorcières, silhouettes masquées. Les corps comme les comportements sont caricaturés, amplifiés jusqu’au monstrueux, et contrastent avec la dignité des rois et des héroïnes. Ce grotesque, à la frontière du comique, du monstrueux, de l’extravagant et du poétique, peint une humanité double, à la fois sublime et ridicule. Il dédramatise les tensions politiques, capte l’attention du public et brouille les catégories entre beau et laid, noble et trivial. La vitalité scénique au service du drame À cet égard, la mise en scène de Max Emanuel Cencic se révèle particulièrement fine et éclatante. Elle ose bousculer, déranger, voire choquer, avec ses nains aux corsages dégrafés qui exhibent fièrement leur poitrine ou s’accouplent sans vergogne sur scène. La poésie n’en disparaît pas pour autant : ainsi Valerio Contaldo, guitare à la main, pleure son sort assis au bord du plateau, tandis qu’autour de lui grouille la vie ordinaire, marchands affairés et foule bariolée. Les contrastes se prolongent jusque dans les voix, avec des tessitures volontairement instables qui passent du grave à l’aigu sur un mode parodique, comme dans les interventions de la démente Atrea. Ce foisonnement visuel spectaculaire compense un risque d’uniformité musicale, tant la partition – malgré ses beautés – peut paraître austère ou répétitive. Heureusement, l’excellence de la Cappella Mediterranea et de son chef Leonardo García Alarcón maintient la tension dramatique et la vitalité rythmique.
Une distribution solide
La distribution ne suscite presque que des éloges. Valerio Contaldo campe un Mitridate bouleversant lorsqu’il dissimule son identité à son fils Farnace, et farouche lorsqu’il surgit en brigand pour tenter d’assassiner Pompeo. Ce dernier est incarné avec noblesse et retenue par Max Emanuel Cencic : un Pompée vieilli, mesuré, d’une dignité veloutée, dont la partition ne met pourtant pas toujours en valeur les moyens. Mariana Flores brille en Issicratea par ses qualités de tragédienne, tandis que Alois Mühlbacher en Farnace, irrésistible arlequin, émeut malgré un timbre acide et nasillard. Le noble Sesto de Nicolò Balducci impressionne par l’éclat du texte et l’intensité de son chant, et la Giulia de Sophie Junker resplendit de santé vocale et de puissance.
Parmi les seconds rôles, on retient l’élégance de Nicholas Scott (Claudio), les outrances savoureuses de Marcel Beekman (Atrea), et la réjouissante apparition de Dominique Visse (Delfo), toujours singulier avec sa voix inimitable et son costume bleu mémorable.
Un spectacle ravageur
Avec ce Pompeo Magno, Cencic et García Alarcón livrent un spectacle ravageur, où la poésie se mêle à l’excès, et où le grotesque décuple l’impact dramatique. On pourra bientôt le revoir au Théâtre des Champs-Élysées, cette fois en version de concert – au risque de perdre toute la sève théâtrale de cette mise en scène si foisonnante.
Ruggero Meli
Festival de Bayreuth Baroque, Margravial Opera House, dimanche 7 septembre 2025 à 18h
Malena Ernman, mezzo-soprano
L’Arpeggiata
Christina Pluhar, direction & théorbe
PROGRAMME
Heinrich Ignaz Franz Biber (1644–1704) : “The Nightingale” from the Sonata Representativa for Violone and Basso continuo
John Bennet (1575–1614) : “Venus’ birds whose mournful tunes”
Tarquinio Merula (1595–1665) : “La Gallina” (The Hen) Canzone for Two Violins and Basso continuo op. 12/1
Thomas Arne (1710–1778) : “The Cuckoo” from As You Like It
Heinrich Ignaz Franz Biber : “The Frog” from the Sonata Representativa for Violone and Basso continuo
Traditional : “The Frog and the Mouse” arranged by Christina Pluhar
John Playford (1623–1686/87) : “Wallom Green” from The English Dancing Master
Traditional : “The Tailor and the Mouse” arranged by Christina Pluhar
George Frideric Handel (1685–1759) : “‘Twas When the Seas Were Roaring” from English Songs HWV 228
Georg Caspar Schürmann (1672–1751) : Sinfonia pour la tempête from Die getreue Alceste (Faithful Alceste)
Giulio Taglietti (1660–1718) : Aria da suonare
Giuseppe Maria Orlandini (1676–1760) : “Se al mormorio dell’onda” Aria from Didone abbandonata
Giovanni Bononcini (1670–1747) : “Brilla in cielo” Aria from La gara delle quattro stagioni
Giuseppe Maria Orlandini : “Muore il cigno” Aria from Nerone
Attilio Ariosti (1666–1729) : “Là dove gl’occhi io giro”
Maurizio Cazzati (1616–1678) : Ciaccona Improvisation, arranged by Christina Pluhar
Francesco Gasparini (1661–1727) : “Senti quell’usignolo”
George Frideric Handel : “Crude furie degli orridi abissi” Aria from Serse
Malena Ernman, le retour
Un programme séduisant, en apparence
Les concerts de L’Arpeggiata, l’ensemble de la théorbiste Christina Pluhar, ont le don de plonger le spectateur dans des atmosphères singulières, entre baroque revisité, folk, jazz et improvisations. Avec la sortie de leur disque Terra Mater, l’ensemble sillonne l’Europe depuis plus d’un an, en compagnie de leur « égérie » du moment, Malena Ernman. Ce retour sur scène de la mezzo-soprano suédoise, longtemps appréciée à Baroque News, avait des allures d’événement. On se souvient de ses incarnations marquantes : Ottone dans Agrippina à Bruxelles en 2003, Lichas dans Hercules à Paris (2004), Eduige dans Rodelinda à Vienne (2011), Ruggiero dans Alcina à Zurich (2014), sans oublier ses innombrables Serse dirigés par Jean-Christophe Spinosi dès 2011. Mais depuis quelques années, la chanteuse s’était faite rare, semblant mettre un terme à sa carrière pour accompagner celle de sa fille, l’activiste écologique Greta Thunberg. Rien d’étonnant donc à ce que ce programme ait choisi pour fil conducteur la nature et son bestiaire, jusqu’à se conclure sur l’évocation du plus redoutable des prédateurs : l’homme.
Entre bruits de vagues, chants d’oiseaux, grenouilles et souffles de vent, le concert proposait une promenade sonore parfois entraînante, notamment lorsqu’elle s’aventurait vers des rythmes irlandais, new-orleans ou country-jazz. Mais la brièveté de certaines pièces – un programme d’à peine une heure, prolongé par trois bis – laissait un goût d’inachevé.
Un humour débridé et une dérision assumée
Ceux qui s’attendaient à un récital convenu en furent pour leurs frais. Malena Ernman ne cherche pas la pureté vocale ni la délicatesse poétique : elle préfère le franc-parler scénique et l’humour décalé. Imitant la grenouille avec des croassements appuyés avant de conclure sur un rot tonitruant, elle provoque dans la salle un mélange de rires et de gêne. Ses mimiques, ses imitations inattendues et ses excès volontairement outrés participent d’une dérision assumée, presque cabotine. La chanteuse s’impose davantage comme une performeuse que comme une cantatrice traditionnelle.
Une voix en perte de moyens et un programme inégal
Reste que la voix n’a plus l’éclat ni la souplesse d’autrefois. Nombre de passages glissaient vers la voix parlée, les vocalises sonnent scabreuses, et la projection se révèle limitée. Même l’air de Serse « Crude furie », jadis l’un de ses chevaux de bataille, s’avère décevant. Certaines pages semblaient n’être là que pour remplir le programme. L’air d’Orlandini, certes joli, manquait d’intérêt, tandis que le « Brilla in cielo » de Bononcini restait une bluette sans relief. On aurait aimé découvrir des pièces plus croustillantes encore.
Le plaisir et la fête malgré tout
On ne saurait pourtant nier le charme de quelques moments : chansons populaires, balades dansantes, rythmes métissés. Dans sa robe à paillettes noires façon fuseau, agrémentée de bottes de cow-boy, Malena Ernman sait insuffler une théâtralité et un swing au point d'entraîner le public. Les instrumentistes se distinguent par leur énergie communicative : trois violonistes tapant du pied dans un air irlandais, un violoncelle et un orgue aux accents jazzy, sans oublier la traditionnelle Ciaccona de Cazzati, que Christina Pluhar place immanquablement au programme, et dont l’obsédant rythme de théorbe ne vous quitte pas.
Une impression contrastée
Entre excentricités vocales, humour parfois provocateur et programme inégal, ce concert Terra Mater n’a pas totalement convaincu. Sympathique, divertissant, parfois festif, il manquait cependant de profondeur et surtout d'émotion que l’on aurait espérée du retour d’une artiste aussi marquante que Malena Ernman.
Ruggero Meli
Festival de Bayreuth Baroque, Schlosskirche, samedi 13 septembre 2025 à 14h
Suzanne Jerosme, soprano
Il Gusto Barocco
Jörg Halubek, direction, clavecin & orgue
PROGRAMME
George Frideric Handel (1685–1759) : La bianca rosa. Italian cantata for soprano and basso continuo HWV 160c
Aria: „Sei pur bella, pur vezzosa“ Recitative: „Se vien l’ape ingeniosa“ Aria: „E certo allor sei la regina d’ogni altro fior“
Francesco Geminiani (1687–1762) : Sonata for Cello in A major op. 5/1Andante – Allegro
George Frideric Handel : Sans y penser. French cantata for soprano and basso continuo HWV 155. Chanson: „Sans y penser“
Recitative: „S’il ne fallait que bien aimer“. Aria: „Petite fleur brunette“. Recitative: „Vous, qui m’aviez procuré un amour éternel“. Aria: „Nos plaisirs seront peu durables“. Recitative: „Vous ne sauriez flatter ma peine“. Aria: „Non, non, je ne puis plus souffrir“
Francesco Geminiani : Sonata for Cello in A major op. 5/1 Andante – Allegro
Alessandro Scarlatti (1660–1725) : „Se il generoso cor“ Aria from Sedecia, Re di Gerusalemme
Camilla de Rossi (ca. 1670–ca. 1710) : „Ogn’ affetto fora impuro“ Aria from Santa Beatrice d’Este
Maria Margherita Grimani (1680–ca. 1720) : „Si grave è il tormento“ Aria from La decollazione di San Giovanni Battista
Alessandro Scarlatti : „Sento a l’alma nova vita“ Aria from La Maddalena penitente
Camilla de Rossi : „Cielo pietoso“ Aria from Il San Alessio
„Non è mai sereno un ciglio“ Aria from Il San Alessio
Maria Margherita Grimani : „Sol fia pago il tuo desio“ Aria from La visitazione di Elisabetta
Alessandro Scarlatti : „All’armi o constanza“ Aria from Il martirio di Santa Teodosia
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Festival de Bayreuth Baroque, Schlosskirche, samedi 13 septembre 2025 à 19h30
Marina Viotti, mezzo-soprano
Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles
Andrés Gabetta, direction & violon
PROGRAMME
Henry Purcell (1659–1695) : The curtain tunefrom Timon of Athens
Giovanni Porta (1675–1755) : Volate gentes, venite cum spe. Motet for Solo Voice, Strings and Basso continuo
Antonio Vivaldi (1678–1741) : Violin Concerto in D Major “Grosso Mogul” RV 208 Allegro
Nicola Antonio Porpora (1686–1768) : Salve Regina in F Major
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Pietro Locatelli (1695–1764) : Concerto grosso Op. 1/11 Largo
Antonio Vivaldi : “O servi volate” Aria from the Oratorio Juditha triumphans RV 644
Ascende læta RV 635. Motet for Solo Voice, Two Violins, Viola and Basso continuo
Violin Concerto in B Minor “Per Signora Anna Maria” RV 387 Allegro – Largo – Allegro
Canta in prato, ride in monte RV 636. Cantata for Solo Voice, Strings and Basso continuo
“Armatae face et anguibus” Aria from the Oratorio Juditha triumphans RV 644
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