Sabine Devieilhe sings Mozart in Bremen 28.VIII.2021

Sabine Devieilhe, soprano

Les Siècles Orchestra

François-Xavier Roth Conductor

Bremen Music Festival Saturday, 28.VIII.2021 - 6:00 pm Die Glocke / Großer Saal

Wolfgang Amadeus Mozart: Symphony No. 35 D major KV 385 »Haffner«

Concert arias: 

»Alcandro, lo confesso…« KV 294

»Al destin che la minaccia« from »Mitridate, re di Ponto« KV 87 

»Vorrei spiegarvi, oh Dio!« KV 418

Sabine Devieilhe, soprano
François-Xavier Roth Conductor

At the Music Festival in Bremen, Sabine Devieilhe sings Mozart with such ease and virtuosity that one tends to forget how difficult these Concert Arias are. 

          Le Festival de Brême fait une ouverture fracassante cette année avec notamment deux concerts captivants (voir le compte-rendu du second concert avec le Dunedin Consort dans des oeuvres de Haendel et Purcell). En effet, pour son ouverture, le festival de Brême a l’habitude d’organiser un petit marathon de concerts de 45mn que l’on peut enchaîner à son gré.  Celui de 18h, ce samedi 28 août 2021 mettait à l’honneur la voix enjôleuse de la soprano Sabine Devieilhe dans des airs de concert de Mozart dont on connaît les difficultés techniques et les hauteurs vertigineuses. On comprend aisément alors que ces airs, d’une beauté infinie amis tellement redoutables, ne soient que très rarement donnés en concert. Le programme proposait une symphonie de Mozart pour débuter: la symphonie n° 35 KV 385 “Haffner”, ou plutôt son premier mouvement (allegro con spirito). En effet, La symphonie n’était pas proposée dans l’ordre attendu, mais entrecoupée par un air de concert chanté entre chaque mouvement. Une idée plutôt réussie dans ce concert au format court. On est alors saisi par la riche sonorité de l’orchestre, et sa force dramatique fracassante qui vous fige d’emblée dans votre fauteuil. Le charismatique chef François Xavier Roth sait magnifier comme personne cette musique en insufflant à son orchestre force et poésie dans tous les mouvements. Trop court, on en redemande. Quant à la soprano Sabine Devieilhe, qui sait mettre subtilement sa voix en apesanteur, elle nous offre trois airs époustouflants de virtuosité, de coloratures, et de délicatesse. Tout semble facile, léger et frais dans son gosier, et l’interprète en profite même pour ajouter sa dose personnelle de difficultés supplémentaires. Sa voix reste constamment au service du texte qu’elle rend vivant, voire vibrant grâce à une fascinante intelligence expressive. On déplorera peut-être un petit manque de volume  et des graves quelque peu fuyants. Mais comment résister à la scène “Alcandro, lo confesso” KV 294 qui nous touche en plein cœur ? Ou bien la sublime déploration “Vorrei spiegarvi, oh Dio” KV 418 qui finit de vous anéantir ? Sans parler de la virtuosité extrême qui anime l’air “Al destin che la minaccia” de l’opéra Mitridate qui finit par vous étourdir et vous éblouir. Un régal !