London Barbican 12.X.2023: Nardus Williams & Europa Galante
Exquise découverte : Nardus Williams, soprano
Fabio Biondi et son ensemble Europa Galante, proposaient ce jeudi 12 octobre 2023, dans la salle de concert Milton Court (une annexe du Barbican Center de Londres) un programme consacré aux quatre saisons de Vivaldi, entrecoupé d’airs et de musiques de Henry Purcell et de Georg Friedrich Haendel.
Fabio Biondi revenait ainsi à ses premières amours. Après les avoir gravées et jouées aux quatre coins du monde, puis 'délaissées', voilà qu'il nous fait la surprise de les reprendre lors de ce concert unique. L'oeuvre semble n'avoir plus aucun secret pour le violoniste italien qui n'a rien perdu de sa fougue ni de son panache. Maîtrisées au cordeau, il en donne une version vibrante et hyper virtuose. Il sait, comme personne, créer les ambiances et suggérer les variations météorologiques tout en révélant les nombreuses subtilités d'une partition intemporelle. Son raffinement n’aura d’égal que sa fougue, auxquels son orchestre répondra avec les mêmes qualités. Ensemble, ils cultivent les contrastes les plus saisissants et font de ces saisons une fête. On ne peut alors que saluer LA performance.
Mais le public n’était pas au bout de ses surprises, car la pépite de la soirée s’est avérée lyrique, avec l’apparition de la soprano Nardus Williams. Une soprano montante, dont nous avions eu vaguement vent auparavant suite à la diffusion d'une performance scénique de la pastorale Acis and Galatea de Haendel. Malgré une présence statique et peu expressive, son charme vocal opère d'emblée. On admire le timbre et l’homogénéité des registres, dans un fascinant clair-obscur. Les aigus sont faciles et lumineux, l'émission sans effort. La chanteuse possède la subtile capacité de faire planer les notes longues, notamment dans le divin nocturne de Purcell.
En parallèle aux extraits météorologiques de Henry Purcell, le programme proposait une occasion quasi unique d’entendre deux airs rares de Haendel : le fougueux 'Like clouds, stormy winds' tiré de l’oratorio tardif The Triumph of Time and Truth, ainsi que le très exquis 'Finché d'un zeffiro soave' tiré de l’opéra Ezio. Deux airs divinement chantés par la soprano britannique. Un programme qu'elle a conclu par le très virtuose et jubilatoire 'Da tempeste' tiré de l’opéra Giulio Cesare.
Mais le concert ne pouvait s'achever sans bis avec la reprise de l’hiver des quatre saisons de Vivaldi ainsi qu'un air surprise tiré de l'opéra Dorilla in Tempe de Vivaldi qui reprend vocalement le premier mouvement du printemps des quatre saisons.
Ruggero Meli