Handel TOLOMEO Karlsruhe 22.II.2020

KARLSRUHE: Handel Tolomeo

Handel Festival, Badischesstaatstheater Saturday, February 22nd, 18h

Dramma per musica in drei Akten von Georg Friedrich Händel

Libretto von Nicola Francesco Haym

In italienischer Sprache mit deutschen & englischen Übertiteln 

DEUTSCHE HÄNDEL-SOLISTEN 

Musikalische Leitung: Federico Maria Sardelli 

Regie: Benjamin Lazar 

Regiemitarbeit: Elizabeth Calleo 

Bühne: Adeline Caron 

Kostüme: Alain Blanchot 

Video: Yann Chapotel

Licht: Mael Iger 

Dramaturgie: Deborah Maier 

A production lacking action and drama but improving throughout the opera (excellent Act III), supported by a good and homogeneous cast under excellent conductor Federico Maria Sardelli. 

          Une fois n'est pas coutume, le Festival de Karlsruhe nous offre cette année encore la chance d'entendre et de voir une rareté haendélienne: l'opéra Tolomeo. Dans cette nouvelle production de Benjamin Lazar, les personnages évoluent dans un décor unique: un large salon cossu donnant sur la mer grâce à de hautes vitres qui recouvrent l'entièreté du fond de scène. Au centre de la pièce, un puits permet aux personnages tantôt de paraître comme par enchantement tantôt de s’y baigner ou bien encore de s'y déplacer. Heureusement les changements d'atmosphère sont opérés par un procédé vidéo qui laisse entrevoir tantôt une mer et un ciel menaçant tantôt une mer déchaînée... Ce procédé certes louable et séduisant ne suffit pas à éviter l’ennui. Il faut dire que le livret, avare d’action, n’aide pas vraiment et ne semble pas avoir véritablement inspiré le metteur en scène qu'arrivé au 3ème acte avec notamment l’air virtuose de Tolomeo "Son qual rocca" qui éclate telle la mer démontée dont les vagues viennent s’écraser contre les parois des vitres du salon. Certainement le point culminant de ce spectacle de 3h suivi de la scène du suicide "Inumano fratel...Stille amare", absolument touchante et fort réussie.

          Côté chanteurs, le contretenor Jakub Orlinski se détache et s’impose avec aisance sans pour autant transcender le rôle. Face à lui son rival et frère, l'autre contre ténor ne démérite pas mais la partition ne lui permet pas de véritablement briller. Il s'était particulièrement distingué dans le rôle-titre de Giustino de Haendel tout récemment à Vienne. Les deux sopranos, respectivement Louise Kemény en Seleuce et Eléonore Pancrazi en Elisa affichent toutes deux des qualités bien appréciables, sans parvenir cependant à exceller. Reste le plus passionnant de la distribution: le brillant baryton-basse Morgan Pearse qui a su élever un rôle mineur au rang de rôle majeur. Avec seulement 3 airs (un par acte), il a suscité émoi et admiration grâce à une sidérante expressivité, un aplomb et une technique sans faille et surtout une voix solide et bien timbrée ! 

          Au final, un spectacle qui peine un peu à décoller mais qui se bonifie au fil de l'opéra (excellent 3ème acte) avec une distribution de bonne tenue et homogène ainsi qu'un orchestre tonique sous la direction du très inspiré chef italien Federico Maria Sardelli