VIVALDI BAJAZET, Vienna 09.X.2020
VIENNA: VIVALDI BAJAZET
Theater an der Wien 09.X.2020
Tragedia per musica in three acts (1735)
Music by Antonio Vivaldi
Libretto by Agostino Piovene
In Italian with German surtitles
New production Theater an der Wien at the Kammeroper
Premiere: Saturday, 26 September 2020, 7 pm. Performances: 28 / 30 September & / 2 / 4 / 7 / 9 / 11 / 13 October 2020, 7 pm until 9 pm (no intermission)
BAJAZET: Kristján Jóhannesson, bass-baritone
TAMERLANO: Rafał Tomkiewicz, countertenor (26.09. - 04.10.)
TAMERLANO: Filippo Mineccia, countertenor (09.10. - 13.10.)
ASTERIA: Sofia Vinnik, mezzo-soprano
ANDRONICO: Andrew Morstein, tenor
IRENE: Valentina Petraeva, soprano
IDASPE: Miriam Kutrowatz, soprano
Bach Consort Wien
CONDUCTOR: Roger Díaz-Cajamarca
DIRECTOR: Krystian Lada
SET DESIGN: Didzis Jaunzems
COSTUME DESIGN: Natalia Kitamikado
LIGHT DESIGN: Franz Tscheck
A Vienne, le Theater an der Wien met chaque saison de jeunes chanteurs à l'honneur en leur proposant une ou plusieurs productions dans un lieu aux dimensions modestes: le Kammeroper. L'an passé nous avions eu l'occasion d'assister à un Giustino de Handel d'une belle tenue. Cette année, Vivaldi est mis à l'honneur. Nous craignions un Bajazet écourté pour se plier aux restrictions sanitaires, mais la chance a voulue que l'opéra soit joué dans son intégralité: 2h15 sans entracte. Une aubaine en ces temps si restrictifs et incertains. La bonne surprise est venue d'une distribution de grande qualité. A commencer par le rôle titre Kristján Jóhannesson, impressionant physiquement (immense) et vocalement ! La voix bien timbrée, à l'ambitus large (passant quasiment de ténor à basse profonde), à la souplesse des vocalises fait sensation ! Quel panache pour le rôle de Bajazet !
Son ennemi et tyran Tamerlano, chanté par le contre-ténor Filippo Mineccia (venu à la rescousse de son collègue indisposé Rafał Tomkiewicz) lui tient la dragée haute. Bien préparé au rôle, après avoir enregistré l'opéra (sortie imminente de "Tamerlano" sous la direction d'Ottavio Dantone), il se joue de toutes les difficultés de la partition avec une aisance déconcertante et en déployant un son généreux et séduisant ainsi qu'une virtuosité tout à fait bluffante. Hasard du calendrier, il reprendra ce rôle sur scène en Irlande en avril 2021.
Le troisième homme de la soirée n'a pas démérité face à ces deux "monstres": le ténor Andrew Morstein, dans le rôle d'Andronico possède des moyens vocaux déconcertants et enthousiasmants ! Doté d'un timbre suave, très à l'aise dans le registre de baryton tout autant dans les aigus voire les suraigus faciles. On reste subjugué par cet artiste complètement méconnu qu'on se prend à rêver dans d'autres rôles.
Côté féminin, Sofia Vinnik, mezzo-soprano dans le rôle d'Asteria, surprend par son physique juvénile à la voix si mature ! Le timbre est de toute beauté et on se complait à savourer le velouté d'un timbre envoutant.
Dans le petit rôle d'Idaspe, Miriam Kutrowatz, soprano saura également marquer les esprits par l'élégance d'un physique longiforme, mais surtout par l'aplomb et la virtuosité avec lesquels elle aborde ses airs redoutables.
Reste le cas de la soprano Valentina Petraeva, dans le rôle d'Irene, qui ne parvient pas à convaincre totalement, dépassée par les difficultés techniques d'airs tels que "Qual guerriero".
Enfin la mise-en-scène laisse quelque peu perplexe, certes amusante voire divertissante avec sa mise en abîme du théâtre dans le théâtre: on assiste au travail de création d'un spectacle dans lequel le metteur-en-scène dirige des acteurs récalcitrants avec tyrannie parfois. Une façon ironique de mettre en lumière et de tourner en dérision le travail des artistes. Tout ceci reste certes plaisant mais ne suffit pas à mettre en exergue le drame du livret. Un spectacle qui manque de profondeur et d'émotion.
Any Vivaldi production is a blessing: so few of his operas are played or staged. Let's hope for a good cast and staging and not so many score cuts (restricted length due to the pandemic).
A production of much value due to its amazing cast. The high quality of the singing somewhat helped to appreciate a not so convincing staging: the tyranic Tamerlano is transposed to a tyranic stage director during a film shooting with a crime scene. Interesting, entertaining (cinema noise techniques), sometimes funny and light but nothing more (deep emotions are missing to make the drama live).