Grace DURHAM, Innsbruck 20.VIII.2020

INNSBRUCK: Recital Grace DURHAM, mezzo-soprano

Les Talens Lyriques, Christophe ROUSSET

From Purcell with Love 

Thursday 20.VIII.2020 6.30pm & 9pm Haus der Musik, Großer Saal

Henry Purcell:

Suite 2 g-Moll (solo)

Suite 7 d-Moll (solo)

Encore 1: Thrice happy lovers (The Fairy Queen)

Encore 2: Fairest Isle (King Arthur)

After winning the Cesti Singing Competition last year, mezzo-soprano Grace DURHAM offers to the Innsbruck audience a passionate recital all dedicated to the sublime music of Henry Purcell, along with the refined harpsichord of French baroque specialist Christophe Rousset. A thrilling interpretation full of love, drama and contrasts. 

         Ce n'est pas si souvent que l'on a droit à un récital entièrement dédié au compositeur Purcell, encore moins avec une voix pleine et généreuse comme celle de la gagnante du Concours de chant Cesti, la mezzo-soprano Grace Durham accompagnée d'un ensemble intimiste de 3 instrumentistes: Christophe Rousset au clavecin et à la direction, Laura Monika Pustilnik au luth et Joshua Cheatham à la viole de gambe. Un programme divisé en 3 séries d'airs entrecoupées de pièces pour clavecin. 

          D'emblée, on est surpris par la variété des atmosphères, par une musique hautement dramatique et vivante. On passe d'une joie suave "If music be the food of love" à un "Celia has a thousand charms" théâtral à souhait, à un "O solitude" qui tend vers le drame plus qu'au recueillement. L'interprétation qu'offre Grace Durham dans cette musique, traditionnellement servie par des voix légères, surprend par son plein investissement vocal, son mezzo riche, rond et souple qui donne corps à toutes les notes, à tous les mots. Le texte en sort limpide et déclamatoire. On redécouvre alors cette musique sous un jour nouveau. On ne reconnaît même plus vraiment l'air d'habitude si intimiste et sombre "O solitude", tant il est théâtralisé par des "I hate" percutants. On reste fasciné par le chant délié des vocalises, à l'image d'une Hallenberg. L'interprète culmine alors dans un air dit de folie "Bess of Bedlam", un spectacle à lui seul dans lequel l'artiste n'a pas manqué de se dépasser au point d'en malmener sa voix au seul service de l'expressivité. 

          Bref, un programme aux contrastes marqués qui fait voyager le public dans les tréfonds de l'âme et du cœur: on passe de la douleur d'une Belinda rongée par le tourment à l'urgence des envolées de vocalises virtuoses de l'air "Fly swift, ye hours" ou du très sensuel "Sweeter than roses" avec sa jubilatoire seconde partie "What magic has victorious love!". La richesse de la musique de Purcell en ressort alors infinie et passionnante, hautement théâtrale et vivante, à l'image des pièces pour clavecin, sous le toucher raffiné de Christophe Rousset.