Vivica GENAUX ouvre brillamment le festival de Froville
FROVILLE, Eglise romane: 02.VI.2021
Pyrotechnies de Vivaldi à Piazolla
Henry PURCELL extr. de Timon of Athens Z. 632 - Curtain Music
Nicola PORPORA air d’Aci “Alto Giove” (Polifemo)
Astor PIAZZOLLA Estaciones Porteñas – « Invierno porteño »
Antonio VIVALDI air “Come in vano il mare irato” (Catone in Utica)
Astor PIAZZOLLA Estaciones Porteñas – « Verano porteño »
Antonio VIVALDI air de Costanza ”Agitata da due venti” (Griselda)
Astor PIAZZOLLA Estaciones Porteñas – « Otoño porteño »
Georg Friedrich HANDEL air ”Lascia la spina” (Il Trionfo del Tempo e del Disinganno)
Antonio VIVALDI concerto pour violon RV 208 en ré Majeur « Il grosso mogul »
Antonio VIVALDI air ”Alma oppressa” (La Fida Ninfa)
Astor PIAZZOLLA Estaciones Porteñas – « Primavera porteño »
Johann Adolph HASSE air ”Parto con l’alma in pene” (Siroe)
Vivica GENAUX - mezzo-soprano
Andrés GABETTA - violon & direction musicale
Mario Stefano PIETRODARCHI - bandonéon
Ensemble GABETTA CONSORT
Francesco COLLETTI & Roberto RUTKAUSKAS - violons
Akiko HASEGAWA - alto
Claire-Lise DÉMETTRE - violoncelle
Ján KRIGOVSKY - contrebasse
Anna FONTANA - clavecin
Miguel RINCON - théorbe
In an unusual and exciting programme going from Vivaldi to Piazzolla, mezzo-soprano Vivica GENAUX, in top form, opens the Froville Baroque Festival in an amazing firework of virtuose coloraturas. A successful programme thanks also to admirable artists such as Andrés GABETTA and his ensemble and Mario Stefano PIETRODARCHI and his bandoneon.
Ouverture en forme de feux d'artifice pour le Festival de Froville avec la sémillante mezzo-soprano Vivica GENAUX dans un programme complètement atypique et surprenant mêlant la musique baroque à la musique argentine d'Astor PIAZZOLLA. Un mariage plutôt convainquant quand on sait combien la musique baroque peut être entrainante voire dansante, des caractéristiques qui s'appliquent également aux partitions de PIAZZOLLA. Pourtant le programme ne fait qu'alterner les airs baroques aux pièces de PIAZZOLLA sans jamais fusionner les deux. Le public aurait certainement apprécié un duo bandonéon / voix en fin de programme.
Côté argentin, c'est l’exalté et exubérant Mario Stefano PIETRODARCHI au bandonéon ainsi que le violon virtuose d'Andrés GABETTA qui impulsent les rythmes les plus hétérogènes, passant du sensuel et suave à des accélérations inattendues et endiablées. Une musique qui vous caresse, qui vous bouscule ou violente tout à la fois.
Côté baroque, les airs les plus éthérés font suite aux airs à vocalises effrénées avec une Vivica GENAUX en grande forme vocale. Impressionnante d'aisance, de volume, de projection, de virtuosité, de notes graves marquées (digne héritière d'une Marilyn HORNE) et d'éclatantes notes aiguës, l'artiste déconcerte et même sidère. Une voix qui ne semble plus connaître de limites de tessiture passant aisément du soprano colorature au contralto. Rompue aux techniques baroques les plus extrêmes, la chanteuse excelle dans les airs à vocalises tels que "Alma oppressa" ou "Come in vano il mare irato". Les airs lents et éthérés tels que "Alto Giove" ou "Lascia la spina" restent un tantinet moins convaincants. Ils auraient certainement gagné en émotion avec une interprétation plus feutrée, en demi-teintes. On se souvient tous de cet air "Alto Giove" dans le film Farinelli de Gérard CORBIAU, dans lequel le chanteur invoque Jupiter pour que le soleil revienne, ici à Froville, Vivica GENAUX semblait implorer le retour durable des concerts live après ce désastre épidémique mondial. Espérons que les Dieux l'aient entendue.