Handel GIULIO CESARE St-Galle 01.XI.2020
ST-GALLEN: Handel GIULIO CESARE
Theatre 01.XI.2020 2pm
Giulio Cesare: Raffaele PE (Terry WEY), countertenors
Cleopatra: Jeanine DE BIQUE (Tatjana SCHNEIDER), sopranos
Tolomeo: Luigi SCHIFANO, countertenor
Sesto Pompeo: Jennifer PANARA, mezzo-soprano
Cornelia: Sonja RUNJE, mezzo-soprano
Achilla: Samuli TASKINEN, bass-baritone
Nireno: Vasily KHOROSHEV, countertenor
Curio: David MAZE, bass-baritone
Sinfonieorchester St. Gallen
Statisterie: Statisterie des Theaters St. Gallen
Musikalische Leitung: Rubén Dubrovsky / Stéphane Fromageot
Inszenierung: Fabio Ceresa
Bühne: Massimo Checchetto
Kostüm: Giuseppe Palella
Licht: George Tellos
Choreografie: Mattia Agatiello
Dramaturgie: Marius Bolten
Comme beaucoup d’autres opéras dans le monde, la pandémie a eu raison de la nouvelle production de l’opéra de Haendel: Giulio Cesare. Mais le théâtre de St Galle a miraculeusement sauvé quelques représentations dont une dernière en cette matinée du dimanche 1er November 2020 limitée à 50 personnes.
C’est alors à un festival d’éclats, de brillance et de couleurs chatoyantes auquel nous convie le metteur en scène Fabio Ceresa et son équipe. Les costumes et les décors ont bénéficié d’une attention si particulière, que l’on reste subjugué par tant de profusion de violets notamment. On passe d’une jungle à la flore exubérante à une bibliothèque fournie et impressionnante. Le public en prend plein les yeux.
La mise en scène s’efforce de dépeindre le portrait d’une Cleopatre érudite, passionnée par la littérature, et le savoir. Elle a compris que l’instruction donne du pouvoir aux femmes et se plaît à enseigner son savoir à ses acolytes féminines. D’ailleurs son frère Tolomeo, ennemi juré, va brûler ses livres (la scène de la bibliothèque en proie aux flammes est spectaculaire): la pire punition infligée à Cleopatra. Un monde manichéen, dans lequel les hommes détiennent le pouvoir et asservissent la gente féminine. Cleopatra apparaît alors comme une figure moderne de la femme qui veut s’affranchir du joug des hommes et s’émanciper. Une femme à la forte personnalité, qui n’a plus besoin de l’homme pour exister et vivre sa propre vie. La mise-en-scène fonctionne admirablement bien, appuyée par un esthétisme d’une grande élégance. Seule ombre au tableau, et pas des moindres, une partition âprement écourtée (en raison de la pandémie ?) !
Côté distribution, le public est également comblé avec une équipe homogène et de grande qalité. A commencer par le contre-ténor italien Raffaele PE, dont le Cesare vaillant et virtuose n’a d’égal que la voix facile et séduisante de contre-ténor. Mais la très bonne surprise vient surtout de la Cleopatra incarnée par la soprano Jeanine De Bique.