CHANTILLY Handel Apollo e Dafne 12.X.2024
Concert floral à Chantilly : une merveille !
Château de Chantilly, Dôme des Grandes Ecuries le 12 octobre 2024 à 18h
Les lauriers de Händel
Georg Friedrich Händel (1685-1759) :
aria n° 9 « Flammende Rose, Zierde der Erden » (Neun Deutsche Arien, HWV 210, 1724-1727, extrait) AB
aria « Lascia la spina, cogli la rosa » (Il trionfo del Tempo e del Disinganno, HWV 46a, 1707, extrait) NDP
Chaconne (Il Pastor fido, HWV 8, 1734, extrait)
aria « Ombra mai fu » (Serse, HWV 40, 1738) AB
aria « O Ruddier than a cherry » (Acis and Galatea, HWV 49a, 1731) NDP
***
cantate 'Apollo e Dafne', HWV 122, 1709-1710
Ambroisine Bré, mezzo-soprano
Nahuel di Pierro, baryton-basse
Les Talens Lyriques
Christophe Rousset, direction musicale
Pour faire écho aux Journées des Plantes du Château de Chantilly, le jeune festival de musique de Chantilly a invité les prestigieux Talens Lyriques dans un programme à la thématique florale absolument exquis et concocté spécialement pour l’occasion.
Une première partie d’airs de Georg Friedrich Haendel qui sentaient bon la rose et une seconde qui mettait en scène la rencontre sulfureuse entre un Apollon courtisan et insistant voire lascif et une Dafne fuyante, qui finira par se transformer en laurier afin d’échapper à son suborneur.
Deux chanteurs émérites pour illustrer cette rencontre : la mezzo-soprano Ambroisine Bré, ici dans un rôle de soprano et le non moins talentueux baryton-basse Nahuel Di Pierro. Tous deux nous ont fait vivre avec passion un jeu de séduction absolument irrésistible. La voix d’Ambroisine Bré possède ce quelque chose de spécial qui appartient aux grandes ! Quel délice d’entendre le crémeux de sa voix couplé à ce timbre si séduisant dès les premières notes de la cantate, dans l'air 'Felcissima quest'alma'. Absolument divin ! Bizarrement, les airs de soprano (comme l'air tiré du cycle de 9 airs allemands) lui convenaient mieux encore que les airs dédiés au mezzo-soprano tel que l'air 'Ombra mai fu'.
Nahuel di Pierro, quant à lui a fait preuve d'expessivité rageuse (I rage, I rage) et de vaillance (La terra e liberata), de technique facile mais surtout d'une touchante sensibilité surtout à la fin de la cantate (Cara pianta).
Nos deux interprètes étaient brillamment soutenus par des Talens Lyriques en grande forme, sous la baguette tonique du chef Christophe Rousset.
Pour remercier le public enthousiaste, les interprètes lui ont offert un bis inhabituel tiré d’Iphigenie de Porpora, œuvre que Les Talents Lyriques ont donné à Bayreuth en septembre dernier.
Ruggero Meli