Hambourg Haendel Saul 14.IX.2023
Hamburg, Laeiszhalle, Großer Saal, jeudi 14 septembre 2023 à 19h30
Georg Friedrich Haendel Saul HWV 53 (1739), oratorio en 3 actes sur un livret de Charles Jennens
première représentation : Londres, 16 janvier 1739 au King's Theatre (Haymarket)
Merab : Robin Johannsen, soprano
Michael : Hannah Morrison, soprano
David : Terry Wey, contre-ténor
Jonathan, Abner, Grand Prêtre, Sorcière, Amalekite : Andreas Post, ténor
Doeg, Samuel : Tom Kessler, baryton
Saul : Klaus Häger, baryton
Carl-Philipp-Emanuel-Bach-Chor Hamburg
Ensemble Schirokko Hamburg
Hansjörg Albrecht, direction et clavecin
Bilan mitigé pour l'oratorio Saul de Haendel à la Laeiszhalle de Hambourg, tant la performance sonnait amatrice à certains égards. En effet, l'orchestre et le chœur frôlaient l'amateurisme parfois (certainement par manque de répétition) mais deux délicieuses sopranos ont su booster le concert. A elles seules, elles justifiaient l’importance de cette version de concert en magnifiant la partition du Caro Sassone. Nous connaissions déjà la sémillante Robin Johannsen qui chantait ici le rôle de Merab alors qu’on l’attendait en Michael (le programme de salle indiquait d'ailleurs le contraire). Mais il est vrai que le rôle de Merab, certes plus bas, possède plus de relief et de personnalité que la blanche colombe Michael et recèle un bijou d’air : le très émouvant ‘Author of peace’. De plus, deux autres airs importants lui ont été dévolus : l’air isolé d’entrée souvent chanté par une choriste ‘An infant rais’d’, et surtout le sublime ‘In sweetest Harmony’, absolument déchirant.
La révélation de la soirée aura été le très séduisant soprano d’Hannah Morrison que nous ne connaissions que de nom. Elle révèle un soprano pur de toute beauté avec des notes aiguës faciles et fruitées. Terry Wey n’a rien du contre-ténor héroïque pour chanter le rôle de David, mais il a su défendre sa partie notamment dans des airs élégiaques particulièrement touchants. Heureusement que le ténor Andreas Post a su sortir de sa léthargie en s’affirmant dans les moments clés (l’air de folie notamment). Seul le Saul de Klaus Häger s’est avéré quelconque : timbre d'un baryton en manque de graves et tiède interprétation.
Une fin déchirante qui a certainement tiré les larmes à plus d’une personne dans la salle.
A noter que le programme de salle indique que ce concert serait le premier d'un cycle Haendel.