HANDEL GIULIO CESARE Glyndebourne 28.VII.2018
The revival of this production turns to be as exciting as it was at its creation, but it lacks a bit of drama.
Mezzo-soprano Anna Stéphany is the good surprise of the cast with her velvety timbre and excellent technique.
Sarah Connolly is not as good as she used to be but still a valiant Cesare.
Christophe Dumaux is a phenomenal Tolomeo.
Joelle Harvey had the difficult task to embody the role of Cleopatra after the great Danielle DeNiese (in the first cast) but she managed to be her very own Cleopatra and her singing was convincing and moving.
Au phénoménal SAUL (vu la veille le 27 juillet), succède une autre reprise haendélienne, le fameux GIULIO CESARE de Glyndebourne, spectacle qui avait fait sensation lors de sa création (disponible en dvd) et qui est ici repris avec une distribution quasi renouvelée. Nous ne reviendrons pas sur les qualités de ce divertissement haut en couleur, qui a été largement loué, avec raison, par la presse.
Pourtant, serait-ce l'effet de l'oratorio Saul entendu la veille et de sa puissance dramatique confié à un Barrie Kosky en grande inspiration ? Le spectacle de Cesare nous paraît bien pâlichon, certes amusant et plaisant mais dépourvu de force dramatique justement (pourtant les éléments dramatiques ne manquent pas dans le livret). On s'amuse, on sourit, on danse, bref on ne s'ennuie pas, mais on ne vibre pas non plus. La distribution ne laisse pourtant pas indifférent avec une Connolly campant un bien valeureux et noble Cesare mais faut-il le dire, plus aussi valeureux qu'à la création du spectacle. Cependant, le rôle de Cesare lui convient beaucoup mieux que celui d'Ariodante qu'elle a récemment interprété à Vienne, rôle plus haut et qui a laissé paraître des signes inquiétants ! Ici à part quelques notes aiguës tendues, son Cesare garde heureusement prestance et panache !
La surprise est venue de la mezzo-soprano Anna Stéphany qui incarne un Sesto juvénile, tendre et vindicatif à souhait avec son mezzo tout de velours aux couleurs délicieusement sombres.
Deux des chanteurs initialement distribués sont de retour pour notre plus grand bonheur: l'excellente Patricia Bardon dans le rôle si touchant de Cornelia, et le phénoménal Christophe Dumaux, divinement détestable !
Reste le cas de Joelle Harvey, qui face à la tornade et le sex-appeal d'une Danielle De Niese survoltée, a un peu de mal à tirer son épingle du jeu, sans jamais démériter toutefois. Car même lorsque l'on se met à penser qu'elle manque d'envergure, elle surprend et déploie subitement des effets tout à fait inattendus d'une grande puissance dramatique couplés à un timbre rond et fruité des plus enjôleurs comme dans le da capo de son air déchirant "Se pieta" qui nous a fait rendre les armes grâce à une interprétation toute personnelle (les tentations de mimétismes sont pourtant grandes tant cet air a été enregistré par les plus grands). Admirable !
En cette toute dernière soirée du 28 juillet 2018 c'est Jonathan Cohen qui dirige brillamment the Orchestra of the Age of Enlightenment ainsi que le Glyndebourne Chorus (William Christie ayant dirigé les 7 premières représentations de cette reprise).